Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA DIPLOMATIE sat

rassurer le public. Mais dans une circulaire confidentielle, le Comité s’exprimait autrement : « Nous ne devons pas penser à négocier, disait-il aux représentants en mission. Mais ne trouverez-vous pas quelquelois l’occasion d’arracher le secret de nos ennemis sans compromettre la dignité nationale et le caractère dont vous êtes revêtus, et sans vous engager dans des discussions qui ne conviennent qu'à des agents politiques et sont au-dessous d’un représentant du peuple? Les circonstances peuvent vous offrir des occasions que la prudence humaine ne peut prévoir ; nous vous prions de ne pas négliger cet objet de correspondance et de nous communiquer ce qui parviendra à votre conpaissance. »

Ne voulant rien négliger pour avoir la paix, le Comité voulut profiter, pour ses négociations, du désir supposé de l'Autriche de délivrer les prisonniers du Temple. Déjà, au début d'avril, le général Dampierre avait fait à ce sujet une proposition au général autrichien. Un peu plus tard, Maret et Sémonville devaient offrir à la Toscane ct aux Deux-Siciles, pour prix de leur alliance, la’ liberté de la reine et de sa famille. Danton voyait là un moyen de concilier l'intérêt de la République avec les prescriptions de l’humanité. L’arrestation, au mépris du droit des gens, de Maret et de Sémonville vint faire échouer ce projet. l'Autriche ne tenait pas à sauver la reine; elle désirait au contraire qu'elle füt sacrifiée, afin que son supplice excitât encore davantage la haine des puissances de l'Europe contre la France, et servit de motif avoué à la guerre.