Le Comité de salut public de la Convention nationale
312 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC
XI
Les puissances secondaires ne furent pas oubliées. Maret devait essayer d'obtenir du roi de Naples, — un Bourbon, beau-frère de Louis XVI, — son alliance pour chasser les Anglais de la Méditerranée, ou tout au moins la neutralité, en échange de territoires enlevés au pape. Noel, ministre de France à Venise, avait pour mission d'engager la Sérénissime République à garder aussi la neutralité. « Il laisseraentrevoir pour Venise elle-même, disait le Comité dans son instruction du 12 mai, une part considérable dans le démembrementde l'Autriche, tandis que, d’un autre côté, sa puissance pourrait s'accroître des débris du patrimoine de Saint-Pierre. » Chauvelin, envoyé à Florence à la place de Sémonville, devait faire espérer au grand-duc de Toscane qu’une conduite semblable lui vaudrait une fraction des Etats pontificaux et un large morceau des possessions autrichiennes du nord de l'Italie. Le Piémont fut officieusement informé qu'on ne lui restituerait ni la Savoie ni le comté de Nice, mais que s’il conservait une neutralité bienveillante et s’il livrait passage à nos troupes, on se prêterait à une compensation fournie par Gênes et les Etats autrichiens. Le pape, « l'évêque de Rome, » comme on disait à la Convention, ne devait conserver de tous ses Etats que la ville de Rome « avec de simples appointements pécuniaires qui le mettraient en état de soutenir la dignité de chef de l'Eglise, et il faudrait soigneusement lui en conserver le titre », afin de ne pas mécontenter davantage les catholiques.
L'Espagne était sans doute la seule nation qui nous