Le Comité de salut public de la Convention nationale

28 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

Philippe était à leurs portes : nous délibérons beaucoup, et nous agissons peu. Votre Comité est un club ou une nouvelle assemblée nationale. Il ne répond pas au but de son institution. Ce n’est pas un Comité actif et prenant promptement des mesures de salut publie. Il. a été créé comme une sorte de transaction entre des partis fortement prononcés : vous avez formé le congrès des passions, il fallait faire celui des lumières. Ce Comité, par sa composition, par son organisation vicieuse, par sa publicité dangereuse, par ses délibérations trop lentes, ne peut qu’entraver la marche des affaires et laisser périr la République ! Dans tous les pays, en présence des conspirations flagrantes, on à senti la nécessité de recourir momentanément à des autorités dictatoriales à des pouvoirs supra-légaux. Ge n’est pasque je veuille vous proposer de pareilles institutions : la seule dictature légitime, nécessaire, c’est celle de la Convention nationale. Il ne s’agit ni de transporter ni de déléguer au nouveau Comité une partie de la puissance législative. Qu’avez-vous à craindre d’un Comité responsable, toujours surveillé par vous, n’édictant pas de lois, ne faisant que surveiller le pouvoir exécutif, presser l’action des agents de ce pouvoir,suspendre certains arrêtés pris par les ministres, avec ordre d’en informer la Convention ? Qu’avez-vous à craindre d’un Comité dont la Trésorerie est indépendante, qui ne peut agir sur la liberté des simples citoyens, mais seulement sur les agents du pouvoir qui seraient suspects ? Qu’avez-vous à craindre d’un Comité établi pour un mois et sur qui tous les regards seront portés, toutes les espérances réunies, toutes les défiances accumulées? — Citoyens, nous environnerons-nous toujours de terreurs et de chimères? La peur de la tyran-