Le Comité de salut public de la Convention nationale
CRÉATION DU COMITÉ 97
Mirabeau :mais devant les murmures de la Convention, il avait dù battre en retraite et déclarer que c'était un simple vœu,et non une proposition formelle. Le projet dont il vient d’entendre lecture le satisfait donc; mais il craint qu’on le soupçonne de l’avoirinspiré et qu’on le rejette. Pour éviter la possibilité d’un échec, il monte à la tribune, dit qu’un sujetaussiimportantne doit pas être traité à la légère, qu’il est tard, et demande l’ajournement au lendemain, avec renvoi au Comité : on aura ainsi le temps d'y introduire quelques changements de forme destinés à rassurer la Convention.
La séanceest suspendue à quatre heures du matin, pour être reprise à septheures (5 avril). Elle débute, comme la précédente, par la lecture de motions d’une violence inouïe quise succèdent pendant plusieurs heures. Dans Vane d'elles, par exemple, il est demandé qu'on envoie à l'ennemi, au premier rang, tous les suspects; et qu’à la moindre velléité de trahison de ceux qu'on exposera ainsi, on égorge leurs femmes et leurs enfants ! Cette pétition est faite par une femme.
Isnard vient rappeler qu'il est urgent de reprendre la discussion sur le Comité d’exécution, car les ministres ne veulent rien faire sans l'approbation du Comité de défense, qui est incapable de faire le bien ; il refuse d'y siéger plus longtemps, et donne sa démission. Un autre membre, Bréard, la donne également. Barère monte ensuite à la tribune et fait un long discours, inspiré sans doute par Danton, en faveur de la proposition d'Isnard, légèrement modifiée.
« Le Comité de défense est public, dit-il, et le secret est l'âme des affaires de gouvernement. Nos ennemis connaissent nos projets avantmême que nous les ayons décrétés. Nous faisons comme les Athéniens, quand