Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

DANS L'ATTENTE DE LA DÉCISION GRECQUE 25

Les hussards n'avaient plus de hussards que le nom. Les chefs eux-mêmes avaient dépouillé le dolman vert d’eau orné de brandebourgs pour revêtir l’uniforme kaki et coiffer la casquette plate. Les officiers fortunés qui possédaient des pur sang avaient laissé ceux-ci au dépôt, leur préférant pour faire campagne ces solides petits chevaux macédoniens qui côtoient sans broncher les précipices balkaniques au bord desquels les chèvres elles-mêmes auraient le vertige. L’escadron, en tenue de guerre, perdait en couleur mais gagnait en force et en nervosité.

Les hussards avaient mis leur bêtes au pas. Nous avions jusqu'au soir pour arriver au cantonnement assigné sur la Metsa, le long de la voie ferrée qui conduit de Sérès à Dédéagath. Kavala n’était plus pour nous qu'une petite coulée de pierres blanches vers la mer. Le miroitement du golfe bleu sur lequel les mahones piquaient leurs voiles blanches, allait en s’atténuant pour nous. Doré par le soleil, le Balkan se dres-