Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916
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venaient d’évacuer ces villes. [1 fallait voir quel massacre ils avaient fait de la population grecque! J'ai vu de mes yeux les têtes des enfants hellènes qu ils avaient coupées et dont ils se servaient pour jouer aux boules. Ah! monsieur, comme nous les haïssons !
L'officier a ce masque du Grec montagnard de la vieille Grèce, sobre, dur à luimême et aux autres, qui dort sur une couche de terre battue et qui vit d'une poignée d'olives. Il me dit encore :
— Si c'est la guerre, ce sera une guerre à mort, sans merci. Il faut qu'eux ou nous disparaissent. Ce sera la guerre comme la font leurs comitadjis, sans quartier. Eux, quand ils font des prisonniers, les brülent vifs, après leur avoir arraché la langue.
: Mais nous sommes prêts. Aux rares points accessibles de notre frontière, nous avons accumulé les tranchées blindées. Nous avons plus de 400.000 hommes, sans compter les Crétois qui vont accourir et les légions grecques d'Amérique, qui arrive-