Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

NISCH, LA VILLE AUX DRAPEAUX TRICOLORES 35

l'invasion ennemie, va s’abattre sur le malheureux peuple. Belgrade est en feu: dans le Balkan les gardes-frontière guettent l’apparition du Bulgare. La menace est sur les deux fronts à la fois, l'heure ne fut jamais aussi grave. Et pourtant ici tous s'inquiètent de bien recevoir les hôtes attendus. Nisch a repeint ses facades, repavé ses rues, orné ses maisons : la Serbie attend les Francais.

La Turquie aux abois voyait déjà céder sous la poussée des nôtres la porte des Détroits. Déjà, la Russie,-sur le point d'être ravitaillée par les Dardanelles réouvertes, ramenait à l'offensive ses cosaques. Déjà la Grèce allait délivrer ses frères d’AsieMineure et la Roumanie s’apprétait à lancer ses hussards sur la Transylvanie. Les ambassadeurs Germaniques à Bucarest et à Athènes entendaient dans le Balkan sonner l'hallali de l'Allemagne. Pour le Kaiser, Stamboul quitombe, c’estle commencement de la fin. A Enver-pacha qui appelait au secours, les empereurs de Berlin et de Vienne crièrent : « Tenez bon, nous voilà |