Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

AU GRAND QUARTIER SERBE 47

serbe. Il pleut. Les routes sont des bourbiers. Poutnik en se retirant a coupé les ponts, les voies ferrées, détruit les magasins. L’Autrichien s’embourbe, s’affame. Le maréchal à voulu tout cela. Il dit alors « Le moment est venu! » Il signe l’ordre de l'offensive et retombe sur son lit, épuisé d'angoisse, épuisé de génie. Cela se passait le 3 décembre 1914. Le 15, le roi Pierre rentrait dans Belgrade. On avait fait tout en combattant jusqu'à 30 kilomètres par jour. La main tremblante et redoutable sur la plume, le papier avec l'insigne du quartier général, le téléphone sur la table! La scène se passait ici, dans cette humble chambre de Kragoievatz.….

Aujourd'hui, on tient tête à l'Allemand. Ce soir peut-être il faudra faire face une seconde fois au Bulgare ! On m'avait dit : « [lfaut qu'il vive encore. Il n’a pas le droit de mourir avant le triomphe final. » Hélas! Qui sait le drame de demain ? Le vieil homme vit. De son lit de souffrance, à l'instant même, 1} ordonne la quarantième bataille