Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

46 LE DRAME SERBE

pagny... La retraite! Encore la retraite!

Reculer, toujours reculer ? L'armée s'inquiète. Les troupes enfin arrivent à Vaillevo. Vaillevo est la montagne imprenable, le rempart inviolable. Cette fois on s'arrêtera à Vaillevo! A Vaillevo on attendra les Autrichiens ! Mais l’ordre arrive de Kragoievatz : « En arrière! Abandonnez Vaillevo! » Alors c'est le désespoir de l'armée, la révolte des soldats, des capitaines, des généraux. Tous se refusent à une nouvelle retraite : «Assez fuir ! Nous voulons résister! » Le voivode répond : « Il n’est pas encore temps. » Tout le quartier général supplie, le roi supplie. Trois jours et trois nuits, le maréchal Poutnik, âme d’airain dans un corps sans forces, refuse : il a choisi son terrain et son heure. Pour le voïvode, le temps représente des munitions. Les ravitaillements arrivent enfin le 3 décembre. Le maréchal a quitté son lit ce jour-là. Le vieil homme de guerre a su attirer l’Autrichien jusqu'au pied du Roudnik. Là s’est concentrée sur de formidables montagnes l’armée