Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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abandonnant à Augereau huit redoutes, des tentes pour dix mille hommes, quinze cents fusils et douze cents prisonniers (1). Augereau, qui n'avait pas perdu cent hommes, se préparait à poursuivre sa marche victorieuse; son avantgarde s'élançait déjà sur le plateau de Roure quand s’apercevant, dit-il dans son rapport, que « le mouvement général étaitinterrompu» , il arrêta sa division. Au centre, un grave événement venait de se produire. Dugommier avait été tué d’un éclat d'obus sur la MontagneNoire, d'où il surveillait les opérations, et Pérignon, désigné pour prendre le commandement à sa place, avait jugé plus prudent de faire suspendre le combat.

Il allait reprendre trois jours après, plus acharné. Une ruse des Espagnols qui, dans l'intervalle, avait coûté la vie à une centaine

de nos volontaires (2) avait, en effet, décidé

(1) Rapport d’Augereau. (Archives historiques de la guerre.) (2) Nous voulons parler de ces deux redoutes de la Salud qui, minées par les Espagnols avant de nous être abandonnées, sautèrent peu après que l'avant-garde d'Augereau en eut pris possession. On retrouva les victimes ensevelies sous une avalanche de pierres et de débris d'affüts. Malgré les