Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 43 militaire ; mais la coïncidence des dates, le fait que les pièces s'y rattachant se trouvent aux Archives nationales dans les dossiers relatifs à la réorganisation des états-majors prouvent à n’en pas douter que l'incident de la chapelle de la Sanch ne fut pas étranger à la mise en réforme de Duphot signée par Aubry quelques

semaines plus tard (1).

l’accusateur public de Perpignan. Je connais trop bien le cœur de mon ami, sa moralité, ses principes révolutionnaires pour croire qu'il ait rien fait de contraire aux lois. Voici le fait tel qu'il m'a été raconté par l'adjoint de Duphot, témoin oculaire de ce qui s’est passé.

Duphot passait devant une église au moment où une multitude d'hommes et de femmes y accouraient ; il entre au milieu de la foule et il s’apercoit avec surprise qu'au mépris des décrets de la Convention on y exerce publiquement le culte catholique. Il ne songe pas qu'il se trouve au milieu d’une secte fanatique; il oublie de lever son chapeau et à l'instant on crie haro sur lui. Il est insulté, frappé, et poussé hors du temple avec une atroce violence, sans qu’on lui donne le temps de s'excuser de son inadvertance. Une multitude effrénée l'investit et il suffit de le voir pour juger des maltraitements qu'il a reçus... Je crains que la calomnie n'ait ourdi l’accusation dirigée contre Duphot. Tire de là ce brave militaire et renvoie-le à son poste. Nous t'en témoignerons notre reconnaissance l’un et l’autre à la première rencontre que nous ferons des Espagnols. »

(Cité par M. Martin Basse, Le général Léonard Duphot.)

(1) Le Dictionnaire de la conversation, dont nous avons