Le Général Moreau (1763-1813)

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sous le prince de Schwartzenberg, durent rétrograder vers la Bohème d'où ils étaient sortis. Au cours de cette seconde journée, un boulet français vint terminer brusquement la carrière du vainqueur de Hohenlinden. Il mourut trop tôt pour son ambition, trop tard pour sa gloire.

Déjà le 26, il s'était fort exposé en allant reconnaitre les positions françaises. Il avait parcouru une partie du champ de bataille au milieu des boulets et des bombes ; lesoir, son retour avait été éclairé par les flammes de Dresde en feu. Le 27, vers midi, il communiquait au czar quelques observations militaires, lorsqu'un boulet, lancé par la garde impériale française, lui fracassa le genou de la jambe droite, traversa son cheval et emporta encore le mollet de la jambe gauche. Alexandre consterné ordonna aussitôt de faire un brancard avec des piques de Cosaques, pour transporter le blessé hors de la portée des projectiles. Velly, premier chirurgien du souverain russe,coupa la jambe droite au-dessus du genou, puis, après examen,

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