Le métabolisme de base et l’homéothermie
il n’y ait que le facteur surface qui se fasse sentir et que la loi des surfaces puisse s'appliquer à un plus ou moins grand nombre d’homéothermes. Mais considérer la loi des surfaces comme générale et à la fois comme une loi d'adaptation, serait, à mon avis, en nier le caractère qu'on lui donne et renoncer au principal avantage d’une telle hypothèse, qui est d'étudier les facteurs de cette adaptation et le degré auquel cette adaptation est arrivée.
Les facteurs de la déperdition sont : la surface, le pouvoir déperditeur calorique de cette surface, la température de l’homéotherme, la température du milieu thermique. Remarquons que le milieu thermique peut être différent dans un même lieu géographique selon la manière de vivre et de s’abriter de l’homéotherme. D'autre part, la production calorique minima qui s'impose à l'homéotherme et qui a une importance œcologique, et qu’il y a lieu de prendre en considération au point de vue de l'adaptation, ce n'est pas le métabolisme de base proprement dit, mais la dépense énergétique qui s'impose dans les conditions habituelles d’existence. De sorte que, pour ne considérer que le mode d’alimentation, la production calorique du carnivore étant augmentée par l’action dynamique spécilique bien plus considérablement que celle de l’homéotherme à alimentation hydrocarbonnée prépondérante, le premier devrait, toutes autres choses égales, avoir un métabolisme de base moins élevé que le second pour qu'ils fussent sur le même pied au point de vue de l’homéothermie, dans les conditions naturelles de leur alimentation. Les mêmes considérations s'imposent au sujet du supplément de chaleur du travail de la digestion, très considérable chez les herbivores.
Notons dans cet ordre d'idées que B. MALESs et moi avons constaté que parmi les oiseaux étudiés, l’Aigle avait le métabolisme de base le moins élevé. Or, cet oiseau est carnivore, son alimentation produit, par conséquent, une quantité considérable de chaleur complémentaire; d'autre part, ses ailes énormes, lorsqu'elles sont repliées, le protègent d'une manière exceptionnelle contre la déperdition calorique. Un métabolisme de base peu élevé, comme on le constata en réalité, compense au point de vue de la thermorégulation l'influence