Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE SEIZIÈME. 439

assez habiles pour assurer l'entretien et la réparation des armes nouvelles. Vladimir Illich arriva même, en 1870, à transformer un certain nombre de vieux fusils pris aux Turcs et restés sans emploi, et à augmenter par ce moyen d'une façon notable l'armement de la Principauté. Le prince Nicolas voulant enfin donner à ses gens une habileté réelle dans le maniement de la carabine, et les initier aux exercices militaires en usage dans le reste de l'Europe, s'adressa de nouveau au prince Michel qui, avec la même bienveillance, chargea de cette mission un officier d'artillerie des plus distingués, le commandant Miloutin Yovanovitj, secondé par les deux lieutenants Alexa Giorjovitj et Panta Pejovitj. On n’oublia pas même l'envoi d'un clairon (Todor Rotjij), qui devait introduire dans la petite armée monténégrine les sonneries en usage dans l'armée serbe, et dont l'emploi dans les montagnes de la Tsernagore a paru depuis de la plus grande utilité. La mission militaire, en quittant Belgrade, emportait avec elle au Monténégro tous les instruments nécessaires à l'établissement d’un petit arsenal, qui existe aujourd'hui à l'entrée de Tsettinjé sous le nom de Laboratorium, et dans lequel sont renfermés des fusils de réserve, quelques canons avec leurs accessoires, des armes blanches et une certaine quantité d'autre mafériel de guerre. On y travaille aussi depuis 1872 à la confection des cartouches et à diverses réparations. La principauté possède également plusieurs poudrières disposées de facon à approvisionner promptement toutes les nahie : la plus importante de toutes est celle de Baïts, à l'entrée même de la plaine de Tsettinjé. Dans le cas où la guerre devrait inopinément se rallumer, l'armée monténégrine