Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE SEIZIÈME. A

qui lui fut proposé par l'inventeur Thomas Sederl, fit une commande de deux mille fusils à aiguille qui, vers la fin de la même année, malgré quelques difficultés soulevées par l'autorité autrichienne, à leur passage à la frontière !, vinrent enfin compléter l'armement actuel de la principauté. Les munificences du tsar avaient également permis l'achat d'une assez grande quantité de poudre et d’autres munitions de guerre ; et bientôt l'introduction de quelques machines nouvelles dans l’arsenal de Tsetlinjé, y permit jusqu'à la confection des cartouches adaptées au fusil à aiguille.

Au mois d'août 1870, arriva à Tsettinjé le capitaine Jovan Wlahovitj, envoyé de Belgrade par le gouvernement de la Régence, pour continuer au Monténégro la mission des officiers serbes qui l'y avaient précédé. Cet officier ayant reçu du prince Nicolas l'ordre d'élaborer un nouveau projet d'organisation pour l'armée monténégrine, remit au mois de janvier suivant au chef du gouvernement, un travail qui, accepté dans son ensemble, fut mis immédiatement à exécution.

L'armée monténégrine, sur son pied actuel, peut constituer deux fortes divisions comprenant chacune environ 10,000 combattants, et une batterie de montagne.

Chacune de ces divisions comprend deux brigades.

La brigade monténégrine est formée de cinq bataillons, dont quatre armés avec la carabine Minié, et un avec le fusil à aiguille (système Thomas Sederl). Ge dernier bataillon n’est composé que des plus habiles tireurs.

1 Les Bouches de Cattaro étaient alors en pleine insurrection, et l'on craignait à juste titre la coopération des Monténégrins. 25