Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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voya dans leurs foyers, déjà capables d'inculquer à leurs gens les notions qu'ils avaient acquises. Le succès répondit du reste aux espérances que l'on avait conçues, et nous avons pu, depuis cette époque, suivre pas à pas les progrès de la discipline et ceux de l'instruction dans les bataillons qui, de temps en temps, sont inspectés par le prince quand il voyage dans l'intérieur du pays.

Un autre bienfait de la nouvelle organisation fut une sorte de règlement concernant l'avancement aux divers grades, et subordonnant l'obtention de ceux-ci non plus à des circonstances fortuites de guerre, ou au caprice du chef du pays, mais aux preuves de capacité militaire, non moins qu'au courage individuel. On ne verra done plus un guerrier réputé brave (younak), mais sans aucune des qualités nécessaires au commandement des troupes, devenir, à un moment donné, l'arbitre des destinées d’un corps d'armée, et exposer involontairement celui-ci par son impéritie. Aux actes de bravoure seront réservées les décorations, les armes d'honneur, les félicilations du gospodar devant le peuple assemblé.

Il est recommandé aux chefs d'être justes, sévères à l'occasion, mais non orgueilleux, affables, complaisants à l'égard de leurs subordonnés, sociables et toujours dignes entre eux ; ils jurent enfin à leur prince une fidélité et un dévouement à toute épreuve. Et comme la conslitution même du pays fait de tout Monténégrin un soldat, celui-ci ne devra jamais oublier que sa vie se passe dans une sorte de camp où il retrouve presque à chaque pas la discipline et les obligations de la vie militaire.

Quand on voulut faire dans la principauté le recensement des hommes auxquels on pouvait faire utilement la remise d’un fusil ou laisser celui qu’ils avaient