Le Monténégro
921 tumes identiques, mais d'étoffe simple de coton ou d'un drap rude ; les bottes sont remplacées par des chaussures grossières et des guêtres, un ample manteau de laine brune supplée à l'absence de paletot.
Déjà — hélas! — quelques rares ombres se glissent dans ce saisissant tableau dune couleur si suggestive : un horrible habillement moderne y met satache banale. Cependant, les costumes des citoyens de la Tzernagora furent jadis d'une richesse fastueuse ; on faisait de gros sacrifices pour enrichir ses ornements de toilette, lourds de broderies d'or et d'argent. Il fallut un édit somptuaire du Prince pour refréner le goût populaire, glissant sur la pente du «luxe effréné». Aujourd'hui, la soutache de soie, gracieuse et brillante, a remplacé les ruineuses broderies. Nous voyons quelque chose de touchant dans l'usage qu'ont les Monténégrins de porter, sur la toque rouge cerclée de noir qui est leur coiffure nationale, le chiffre du prince auréolé d'or. N'est-ce pas le signe symbolique de l'aurore se levant glorieuse sur les destinées futures de l'État, du Prince et du Peuple.
Naguère encore, les Monténégrins, braves et belliqueux, mettaient leur orgueil et leur Joie dans la possession de belles armes, sabres enrichis d'ornementations curieuses, pistolets d'argent, longs poignards, etc, armes origi-