Le Monténégro
nales, toutes de fabrique albanaise ou bosniaque. C'est à Prizrend, à Ipek, à Travniek. à Sarajewo que se fabriquaient — que se fabriquent encore sans doute, car l'industrie bosniaque est toujours très vivante — ces pistolets revètus d'argent, ces longs fusils à crosse de nacre, ces yatagans à poignée ciselée, À Sarajewo existe une école des Arts décoratifs pour les travaux de damasquinure, de ciselure, d'incrustations, ete. Là, travaille toute une armée de jeunes et adolescents bosniaque, occupés à perfectionner les anciens procédés si réputés de l’art bosniaque eppliqués à l'incrustation d'or et d'argent sur le bois et l'acier. C’est aussi de la Bosnie que viennent les plaques d'argent artistement travaillées qui couvrent les omoplates, dans le gilet rouge à manches du costume montenegrin et dont les côtés de la poitrine sont ornés de cinq à six rangées de boutons d'argent.
A présent, le revolver d'ordonnance s’est introduit dans la Montagne-Noire et aussi le moderne fusil à tir rapide. L'amour des armes est bien un des caractères significatifs de cette race belliqueuse, dont l'unique espérance — presque le but de la vie — était, ily à encore peu d'années, de tomber sur le champ de bataille. Mourir de mort naturelle était presque une honte et quand des parents présentaient au bap-