Le pacte de famine, histoire, légende : histoire du blé en France

98 LE PACTE DE FAMINE

serai obligé de ne le confier qu'à celui de vos porte-clefs en qui vous aurez le plus de confiance. Dans le moment actuel, il est dans le cas d’être traité très rigoureusement et d’être mis où il convient. J'envoie, sur-le-champ, le commissaire Mutel, pour l'interroger. Je vous prie de lui faire donner l'entrée à cet effet. Jesuis, etc...f »

Le commissaire Mutel travailla à la perquisition des papiers de Le Prévôt en sa présence, et procéda à son interrogatoire. La perquisition fut commencée le 17 novembre, à une heurede l'après-midi, et les interrogatoires furent terminés le 21, à dix heures du soir *.

Malheureusement, quelque laborieuses qu’aient été les recherches que nous avons faites, jusqu'ici nous d’avons pu parvenir à retrouver les procès-verbaux de perquisition ni les interrogatoires. Il y a pour le moment, une lacune dans les papiers de Mutel. Nous n'avons queles années 1749 à1754 (décès) et de janvier 1777 à septembre 1781. Le comité des Lettres de cachet de la Constituante en eut une copie qui avait été trouvée dans les cartons de la police; cette copie a également disparu. Le rapport de ce comité cite simplement un fragment de l'interrogatoire du 19, dans lequel il est dit que Le Prévôt « enquis de qui il tient les différents extraits intitulés : Extraits de lettres de correspondance dés intéressés au traité de famine, etc., » aurait répondu qu'il les avait tirés « d’un livre-journal de correspondance. du bureau du sieur Rinville, employé dans les domaines du Roi *. »

1. Bibliothèque de l'Arsenal, ms. 7620, T. XLVIII (1769), fo 254.

9, Ut supra, f. 18, et note f6 254.

3. Aux archives de l’Assemblée, les pièces concernant Le Prévôt étaient cotées : H H, 8, © 5, n6 140. Dans son Prisonnier d'État, p. 58, Le Prévôt prétend qu'il a sous les yeux « tous les procès-verbaux de sa capture et des interrogatoires qu'on Jui a fait subir à la Bastille et à Vincennes. Ils ont été trouvés à la Bastille, après sa prise, et le publie a bien voulu les délivrer à l'éditeur du journal des Révolutions de Paris, qui a parlé de lui dans 49 numéros, dans l'espérance qu’ils pourroïent lui servir. » Il répète la même affirmation, p. 69.