Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques
x} monfrer ; Que ces vers fussent bons où mauvais > ils paraissaient admirables au S, Pére lorsqu'il était loué Pc l’auteur s’en retournait chez lui récompensé largement. N’était-il pas mention de lui dans les vers, le malin pontife payait les poëtes avec leur Propre monnaie ; c’est-à-dire, par des ämpromptus qu'il composait surle-champ? Est-ce encourager les talens que de les avilir à ce point? et la poésie, qui est le langage des dieux, peut - elle s’abaisser au jargon des antichambres ; et celui qui en fait un commerce de bouffonnerie peut-il être justement appelé le restaurateur ou le protecteur des arts?
Les poëtes dont s’entourait Léon X avaient ou r’aValent point de talent; je pense que ceite Proposition ne peut pas être contestée. S’ils en avaient ; Léon X était $raiment coupable de les abaisser en se moquant d'eux, ou en les obligeant à ramper pour obtenir ses bonnes graces ; au lieu de les encourager , il flétriseait > il dégradait les arts ; et, s'ils navaient point de talent, que lui servait, de les accabler de récompenses ? Peu de véritables grands hommes ont fleuri sous son règne, et d’ailleurs il est mort trop jeûne pour avoir eu beaucoup dinfluence.
Léon X, quoique Pape, ne croyait guère à la religion des papes, il s’en moquait lorsqu'il était seul avec ses amis ; et quelquefois il disait, en ricanant : Oh ! la bonne fable que cete fable de Jésus crucifié , elle nous a valu bien de l'argent. Léon X , quoique pape, paraissait avoir de la philosophie ; il s'était bien élevé au-dessus de presque tous les préjugés; et c’est principalement sur cet article qu’il méritait quelques éloges ; ceux qu'on lui a prodigués sur d’autres articles n’ont pas été justifiés jusqu'à ce, moment , et la postérité n'a point acquitté la