Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques
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républicaine , et qu'Athènes seule a ëté le foyer d’où sont partis de tous côtés les rayons lumineux qui ont éclairé le reste de l'univers, vous ne voudriez pas me croire, peut-être ; eh bien, ouvrez les anciennes histoires, ouvrez sur-tout Plutarque, et lisez la vie de Périclès.
C'était un Midas, nommé le marquis de Marigni, que Louis XV avait mis à la tête des sciences et des arts: c'était Phidias, le plus habile sculpteur du monde, que Périclès avait nommé intendant de tous les ouvrages qu’il faisait faire pour lPornement de la ville d'Athènes. Quelle différence entre Phidias et le marquis de Marigni ! quelle différence, sur-tout , entre Périclès et Louis XV! Jamais une monarchie a-t-elle été aussi féconde en grands hommes qu'Athènes, sous le règne de Périclès ! qu'Athènes tant qu'elle à été république? Qu'on se rappelle qu'après les batailles glorieuses de Marathon, de Salamine et de Platée, cette ville fut la première du monde . pour l’opulence de ses habitans, la majestueuse simplicité de ses édifices publics , la pompe de ses spectacles, de ses fêtes, de ses jeux et de ses moindres amusemens: qu’on se rappelle, en un mot, que ce peuple était libre, et le plus habile pour les arts qu’il ÿ ait jamais eu dans Vunivers ; je ne détaillerai point ici le nombre des chefsd'œuvres que ses artistes ont fait éclore ; 1l mentre pas dans mon sujet den faire l’énumération; je dirai seulement que ces chefs-d’œuvres , jetés ça et là par les révolutions successives qui ont agité et bouleversé le globe, ont servi et serviront à jamais de modèles aux divers peuples qui l’habitent, et qu’ils ne doivent jamais s’en écarter, s'ils veulent conserver l'idée du beau et du vrai dans toute leur étendue : je dirai ce que j'ai dit