Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques
XIX plus haut, parce qu’on ne saurait trop répéter des Vérités incontestables ; je dirai que les siécles si fameux de Léon X, de Louis XIV et d’Auguste, n’ont dû toute leur splendeur qu'aux beaux siècles de la république d'Athènes ; qu'Horace, peut-être, n'eut point existé sans Pindare, Virgile sans Homère > Sadolet et Bembe sans Callimaque, Racine et Corneille sans Euripide et Sophocle , la Bruyere sans Théophraste, etc. ; et que les Monarchies, si fières de leurs richesses, les doivent toutes aux républiques ; que les rois ont fait bâtir des temples et des édifices à linstar des temples et des édifices républicains ; et que si les débris de ces républicains pouvaient être ramassés , ils seraient supérieurs encore aux prétendus chefs-d’œuvres composés par des mains esclaves, semblables à ces restes de vieilles colonnes qui gissent à Rome dans le Campo Faccino , et qui sont estimés des connaisseurs mille fois plus que de superbes palais. On les croit morts depuis long-temps ces immortels républicains d'Athènes ; ils vivent dans nos livres, dans nos rues, dans nos maisons , dans nos habits même, et sur-tout dans notre langage ; nous parlons gréc en partie ; la plupart de nos usages nous viennent de la Grece; nos tableaux, nos statues sont imités des Grecs ; et notre architecture est une imitation imparfaite de larchitecture grecque (x). Plus nous approchons des
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(1) J'ai cherché à’ prouver, dans ce Discours, que les monarchies ont hérité médiatement des trésors scientifiques des républiques anciennes, et que les républiques ont enrichi les royaumes de leurs débris. Grégoire va plus loin que moi, il prouve que c'est immédiatement que les monarchies ont hérité des républiques, et je m'appuie de
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