Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques
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les sciences et les arts? Les Anglais peuvent en compter un ou deux, les:Espagnols à-peu-près autant ; les autres peuples, nos voisins , cherchent encore les noms de ceux qui les ont tirés de l’ignorance, ils les cherchent et ne les trouvent pas. Quant au Français, peuple si fameux par son amour pour les arts, et par les grands hommes de toute espèce qu’il à vu naître; quant au Français, dis-je, il n’a pas yu un seul roi encourager véritablement les talens; et si les talens ont abondé en France, c’est à la nation seule, et non à ses monarques , qw’il en faut attribuer la gloire.
Cette proposition semble paradoxale, et c’est principalement pour cette raison qu’elle mérite d’être prouvée.
Parmi quelques rois, en France, qui ont paru encourager les arts et les sciences, deux principalement ont obtenu les: noms pompeux de restaurateurs ou protecteurs des lettres ; et ceux-là sont François premier et Louis XIV. Examinons la conduite qu’ils ont tenue pour arriver à la renommée qu'ils ont acquise, et voyons si, en effet, ils l’ont méritée.
François Ie. était passionné pour les Langues Grecques et Latines; il les adorait sans trop savoir pourquoi, et à-peu-près comme les enfans adorent leurs poupées. Ces langues n'étaient guères alors que d’une utilité secondaire, et maintenant elles sont bonnes à si peu de ‘chose que ce n’est pas la peine d'en parler. Par une suite de cet amour insensé, Françoir I. multiplia les collèges dans ses états d’une manière prodigieuse ; il établit des chaires, fonda dés prix de tous les côtés, appella des savans ou plutôt des pédans de tous les pays, et peupla, à la verité son royaume de savans de toutes les couleurs et de toutes les espèces ; mais qu’arriva-t-il de là ? Peu de ces savans
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