Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques
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furent véritablement habiles ; aucun, où presque aucun, m'est arrivé jusqu'à nous avec le cortège de gloire qui accompagne les véritables grands hommes ; peu sont lus ou même connus seulement de nom ; et la France, 8race à François 1®"., fut vuide en peu de temps des hommes qui font sa véritable richesse; c'est-à dire, d'agriculteurs; d'artisans, de marchands et de soldats.
Louis XIV ne fut pas plus heureux dans les prétendus encouragemens qu'il prodigua aux sciences et aux lettres ; que dis-je? Lonis XIV a exilé Fénélon et persécuté la Fontaine. O la Fontaine ! & Fénélon! vous, les deux plus aimables génies de son siècle, et peut-être de tous les siècles, méritiez - Vous un pareil sort ? puisque Louis XIV vous a opprimés, peut-on dire que ce fyran ait véritablement aimé et encouragé les talens et les lettres? oui, il les a encouragés , il les a aimés ; et en voici la preuve évidente et sans replique. Voici comment Louis XIV encourageait les talens :
Il y avait de son temps, en Italie ( pays des charlatans de tout genre ), un homme beaucoup moins fameux par ses talens que par lPadresse qu'il mettait à les vanter; un homme qui-se faisait valoir beaucoup plus qu'il ne valait ; et qui, rempli de défauts et'sur-tout de mauvais goût, était parvenu à faire croire à ses contemporains qu’il était le premier architecte du monde. Ce charlatan des arts, nommé le Cavalier Bernin, devait plaire à un charlatan de pouvoir tel que Louis XIV ; aussi Louis XIV le fit-il venir à sa cour avec tant de frais et de si grands honneurs qu’à peine sont-ils eroyables. M. de Chantelou, maïtre-d’hôtel du Roi, alla au devant de lui jusqu’à Juvisi; son hôtel fut meublé dés meubles de la couronne, et on lui donna des officiers pour le servir. Gharles Perraut