Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

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Du machiavélisme etde la royauté ?

Le monde, avec horreur, & vu leur cruaue ;,

C'est par elle pourtant qu'ils eussent fait renaître

Ce temps, cet heureux temps ; où j'étais seul le maître ; Où le Pape , à son gré, donnant partout des lois ;

Tuait les Sarrasins, brûlait les Albigeoïs ;

De Saint Barthelemy préparait la nuit sombre;

Pour les mieux assurer , portait ses COUPS dans l’ombre. Sous Le poids du mépris courbait les nobles fronts

Des empereurs soumis à ses mortels affronts,

Les excommuniait, ainsi que leurs cohortes,

Et de l'enfer ouvrait et refermait les portes.

Chrétiens , n’en doutez pas, c'est par la cruauté Qu'ils eussent fait haïr partout la liberté ; Qu'ils eussent redoublé les terreurs du Ténare, Et, sur mon chef tremblant, raffermi la tiare. Les peuples auraient dit : voyez-vous le Français, Peuple orgueilleux et fier de ses moindres SUCCÈS » T se dit le rival des vieux héros du Tibre, Il ne l’est point encore ; et pour se rendre libre, Quels maux il a soufferts ! qu'il a versé de pleurs ! Que de jours et de nuits passés dans les douleurs ! ‘Ah ! ne l’imitons point, un paisible esclavage Vaut bien la liberté qu’accompagne l'orage : ‘Au Saint Père, à nos Rois, soyons toujours souris ; Et nous aurons la terre et les cieux pour amis.

Ils parlent autrement depuis qu'un sort propice ‘À fait à la terreur succéder la justice. Thermidor a changé leurs projets, leurs discours » Et de leur plainte amère interrompu le cours: La France, disent-ils, va devenir heureuse; Imitons, sans délai, sa fierté valeureuse ; Renversons à-la-fois et le trône et l'autel, Et décorons nos fronts du ruban immortel

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