Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols

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c'est à dire la répugnance qu'on éprouve ici à se séparer dans

cette question des Puissances du Nord, notamment de l'Autriche, et l'opinion où l'on est ici que les évènements pourraient bien rendre quelque force au parti de don Carlos, ou au moins faciliter le mariage de son fils avec la jeune Reine. Qu'ainsi, on ne peut que gagner à traîner les choses en longueur, la santé, qu’on dit fort mauvaise de la reine Isabelle et de l’Infante, sa sœur, pouvant d’ailleurs d’un instant à l’autre donner jour à des combinaisons nouvelles.

Telle est l'impression que j'ai reçue de mes dernières communications sur cet important sujet avec le Cardinal Secrétaire d'Etat et j'ai tout lieu de penser, d’après ce que j'observe autour de moi, que d'ici à longtemps il ne se présentera aucune circonstance de nature à modifier cette impression.»

Latour-Maubourg, fatigué et dont la santé laissait fort à désirer était parti, presqu’aussitôt après avoir expédié cette dépêche, pour Naples où il allait prendre quelques semaines de repos. En son absence, M. de la Rosière (1) avait eu bientôt l’occasion d'avoir avec le cardinal Lambruschini un curieux entretien, dont il rendait compte dans une dépêche du 18 septembre, entretien d'autant plus curieux même, que le Saint-Pêre, tout en persis-

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tant à suivre la ligne de conduite qu'il avait adgptée à l'égard

de l'Espagne, tout en se refusant encore à un rapprochement, portait pour la première fois un jugement assez peu favorable

(1) La Rosiere (Thuriot de), né en 1807, Secrétaire à Rome (1831), en disponibilité (mars 1833); en mission au Brêsil (septembre 1833), deuxième Secrétaire à Rio de Janeiro (juillet 1834); à La Haye (18309); à Turin (octobre 1843); premier Secrétaire à Rome (février 1844); Ministre Plénipotentiaire à Rio de Janeiro (juin 1848); à Mexico (novembre 1848). Mis à la retraite (23 décembre 1848).