Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols

Sans convenir précisément que, dès à present, l’idée en fût acceptée par le Pape, il m'a répondu de façon à me le faire croire. Il a même été jusqu’à énoncer l'opinion que cet envoyé serait M. Castillo, qui changérait son caractère actuel contre un caractère plus officiel, et il est parti de là pour me parler de ce diplomate dans des termes on ne peut plus flatteurs.

Je ne serais du reste pas étonné qu'incessamment une démarche significative fût faite par le Saint-Siège et j'ai demandé au Cardinal de vouloir bien, aussitôt que le Pape aurait pris une décisién à cet égard, m'en tenir informé, ce qu'il m'a promis sans difficulté (£).

Latour-Maubourg avait vu juste et, huit jours plus tard, il était.en mesure d'enregistrer un nouveau progrès, de signaler le grand pas qu’on venait de faire dans la voie de la réconci-

liation.

Rome, 8 janvier 1845 (2).

«Je mandais à Votre Excellence, dans mon dernier rapport, qu’une démarche significative me semblait à la veille d'être faile par le Saint-Siège relativement aux affaires d'Espagne. Cette démarche ne s’est point fait attendre.

Hiér matin, un des Prélats employés à la Secrétairerie d'Etat, est venu chez moi pour me prévenir de la part du cardinal Lambruschini que le Pape avait décidé qu'une communication serait adressée à M. Castillo contenant les conditions de l'ouverture des négociations entre le Saint-Siège et la Cour de Madrid. Ainsi,

le principe de ces négociations à ouvrir est définitivement admis

(:) Rome. Volume 985. Diréetion Politique, n° 172, folio 224-225. Latour-Maubourg à Guizot, Rome, 31 décembre 1844, (2) Rome. Volume 985. Direction Politique, n° 173, folio 228-220.