Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols

ae et son application ne dépend plus que de l'acceptation par le

Ministère espagnol des conditions préalablement posées. C’est

assurément là un grand pas dans la voie de la conciliation, et il

n'y a plus qu’à continuer pour espérer qu’on arrivera bientôt à

un heureux résultat.

À la vérité, M. Castillo, que j'ai vu ce matin, ne me paraît pas entièrement satisfait de l’une des conditions formulées par la Cour de Rome. Cette condition est celle-ci: «Le Pape demande que l’on confirme la suspension de la vente des biens du Clergé régulier non encore vendus et qu’on applique ces biens et leurs revenus au besoin du Clergé». Rien de mieux; mais, en même temps, M. Castillo voudrait, il me semble avec toute raison, que le Pape promît, si cette mesure est prise par le Gouvernement espagnol, de sanctionner et de ratifier simultanément les ventes déjà effectuées. C'est à cette seule condition que paraît possible à M. Castillo l'adoption par les Chambres et par l'opinion du décret relatif à la restitution des biens existant encore en nature.

Il est bien vrai, qu’en conversation, le cardinal Lambruschini et les prélats qui l’entourent+«n'ont pas hésité à donner plusieurs fois l'assurance que cette sanction serait accordée par le SaintSiègé; mais ces assertions vagues et verbales ne suffisent pas à un Gouvernement et à des Assemblées parlementaires, et il est à craindre que la réserve, dans laquelle se renferme à cet égard la Cour de Rome, n'excite quelque défiance à Madrid et ne compromette l’acceptation d’une condition par suite de laquelle le Gouvenement espagnol doit tout donner et ne rien recevoir. Au reste, M. Castillo ne désespère pas de faire sentir à la Secrétairerie d'Etat la gravité de son objection et j'avoue que je ne comprendrais pas l’obstination du Saint-Siège à ce sujet, puisqu'il ne s’agit pour lui que de déclarer qu'il fera ce qu’il est décidé à faire. ï

Les autres conditions, telles que celle d’une déclaration semblable à celle qu’a donnée en 1817 le Gouvernement français relativement au serment à prêter par les ecclésiastiques à la Constitution, le rétablissement ou la restauration de certains cou-

vents, le redressement de quelques irrégularités ecclésiastiques