Le système continental et la Suisse 1803-1813

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ils sont aussi directement opposés aux intérêts de la France. Le meilleur moyen d’affaiblir le commerce anglais et de permettre en même temps à l’industrie française de se relever, était de favoriser le travail des manufactures depuis longtemps en concurrence avec l'Angleterre ; celle-ci devait certainement profiter de l’inaction de sa rivale. Le Mémorial énumérait ensuite les produits manufacturés suisses indispensables à la population française; il demandait que, jusqu’à la conclusion du traité de commerce, les décrets de brumaire fussent suspendus à l’égard de la Suisse; il exposait enfin les mesures que la Confédération s’engageait à prendre pour éviter toute possibilité de contrebande en marchandises anglaises 1.

Ce mémoire, rédigé par des hommes d’une compétence reconnue comme Heer de Glaris, Heusler de Bâle, Hirzel de Zurich, fut remis par la députation du Congrès au Landamman. Il servit de base à la note envoyée par celui-ci au gouvernement français et qui résumait les vœux du commerce helvétique?. Pour assurer le succès de ces démarches, d’Affry pria Ney, rentré entre temps à Paris et remplacé à Berne par le général Vial, de les soutenir auprès du Premier Consul. Ney avait laissé en Suisse les meilleurs souvenirs par son attitude correcte et bienveillante; en se prêtant à la demande du Landamman, il affirma une fois de plus ses sentiments amicaux à l’égard de la Confédération à.

Malgré sa recommandation, le résultat de ces tentatives fut nul. Tout ce qu’on put obtenir fut une note du Premier Consul qui chargeait le ministre Chaptal d'examiner les mo-

1 Ces mesures comprenaient la déclaration obligée et détaillée des marchandises expédiées en France, le plombage des ballots et des caisses, en cas de fraude, une amende égale à trois fois la valeur de la marchandise ; de plus, le châtiment du coupable comme parjure d’après la loi de son canton.

Allg. Ztq., 9, 10 et 11 février 1804.

? Note du 30 décembre 1803.

3 Tillier, I, p. 77 ; II, p. 288.