Le système continental et la Suisse 1803-1813
Démarches de la Suisse en 1804 et 1805.
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difications qui pouvaient être apportées aux décrets de brumaire. À ces premières manifestations du système continental succède une période d’expectative. D’un côté, les cercles commerciaux suisses, convaincus du caractère passager des mesures prohibitives françaises, épiant avec patience et prudence toutes les occasions favorables, stimulent le zèle des gouvernements cantonaux et des autorités fédérales ; de l’autre, Bonaparte, entre temps devenu empereur, louvoie habilement, use de vagues promesses et de menaces voilées, et renvoie finalement toutes les demandes aux cabinets de ses ministres où elles iront se perdre. Cette comédie durera jusqu’au moment où en 1806 l’occasion se présentera d’obtenir l'adhésion officielle de la Suisse au système continental sans accorder sur la question commerciale la plus mince concesSion. Tout d’abord, après l’échec des négociations de 1803, on traverse une phase de complète intimidation. Les Landammans d’Affry et Wattenwyl, redoutant les complications, préféraient, le premier surtout, observer une prudente réserve. De Paris, Maillardoz déconseillait ouvertement toute nouvelle tentative, qui, dans les circonstances actuelles, pouvait à son avis, exercer une fâcheuse influence sur les rapports de la Suisse et de la France.
Il fallut, en 1804, le concours de circonstances heureuses pour relever le courage et après plusieurs mois d’attente inquiète, faire reprendre le fil des négociations. Ce fut d’abord la nomination au poste de ministre de l’intérieur de Champagny, qui passait pour nourrir à l’égard de la Suisse des sentiments bienveillants; puis, les pressantes démarches des cantons industriels, Saint-Gall en tête, qui supportaient impatiemment l’inaction du gouvernement et demandaient à grands cris une intervention énergique!. Ce
1 Wartmann, p. 237, 2. 3.