Le système continental et la Suisse 1803-1813
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nes plus tard à des contrebandiers français qui passèrent la frontière sans être inquiétés.
Une première série d’arrestations, dont celle de Jersing et Kléber, succéda à l’enquête; mais tout le monde, expéditeurs et recéleurs, put se tirer d’affaire. Les deux commerçants surent prouver que les mousselines, toutes de fabrication suisse, appartenaient à un juif nommé Goschler, du village alsacien de Hagenthal; ils n’avaient donc agi qu’à titre d’expéditeurs et avaient fait expédier les ballots à Balsthal sur l’ordre exprès du propriétaire. Quant au juif, promoteur de toute l’affaire, il avait disparu lorsqu'on voulut l'arrêter !.
Les mêmes réclamations, les mêmes enquêtes infructueuses se reproduisirent en 1809, à l’occasion d’une seconde affaire qui provoqua les plaintes amères du Landamman auprès des autorités bâloises.
Les postes de Bâle étaient à ce moment administrées par hôtelier de « La Cigogne », du nom de Landerer. La découverte de soixante-dix-sept pièces de mousselines anglaises, déposées dans les caissons de la diligence de Paris, avait attiré l’attention sur cet homme ; il fut directement accusé par le gouvernement français d’être l’un des principaux instigateurs de contrebande en Suisse; on procéda, sans résultat du reste, à des perquisitions domiciliaires chez lui, on visita ses livres, ses magasins et ses voitures. Dans le courant de l’enquête, qui fut poursuivie en même temps en Suisse et en France, Fouché fit examiner une correspondance suspecte de la maison de commerce Blétry de Belfort ; il prétendit y avoir découvert des preuves écrasantes contre cinq maisons de Bâle?, qui auraient, par l'intermédiaire de Landerer, pratiqué la fraude sur une grande échelle. Les faits remontaient
1 Arch. Bâle, Kont. Syst., P 2, 12, 16, 21 et 31 mai, 2 juin 1806.
2 Ces cinq maisons étaient : Landerer-Arson, veuve Bourcart, Wieland & Cie, Pierre Wild, Falckeisen et Eckenstein, Cette dernière notamment avait, d’après Fouché, formellement proposé à Blétry de lui faire passer pour 40 000 francs de marchandises prohibées.
Arch. Bâle, Kont. Syst., P 2, 23 mars, 28 juin 1809.