Le système continental et la Suisse 1803-1813

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à plusieurs mois en arrière; les maisons visées ne purent être convaincues de culpabilité et l’affaire, après avoir fait beaucoup de bruit, dut être abandonnée par le gouvernement français.

Le grand-duché de Bade qui, lui aussi, recevait des plaintes continuelles de Paris, tenait à se montrer empressé aux yeux de l'Empereur. Après avoir, d’une façon générale, accusé les Suisses d'emprunter son territoire pour faire passer leurs produits manufacturés en France, il formula en 1807 des accusations plus précises, réclamant une enquête sévère à l’égard de deux maisons de Bâle qui auraient fourni à des sujets badoïs des marchandises prohibées !. Les commerçants inculpés repoussèrent énergiquement ces allégations, déclarant n’avoir ni le droit, ni le pouvoir de contrôler l'usage fait par leurs clients allemands des marchandises que ceux-ci leur achetaient. Quelques mois après cet incident, une recrudescence de contrebande se produisit à Istein, suscitant de nouvelles réclamations et forçant les autorités bâloises à décréter une surveillance plus serrée des marchandises exportées en Allemagne ?.

L’année 1808 provoqua à Bâle un redoublement de sévérité; la crise des affaires avait poussé à des pratiques illégales plusieurs négociants dont on n’avait pu jusqu’alors suspecter l'honnêteté. Aussi on vit dès lors la moindre contravention punie non seulement d’une amende, mais de la privation des droits civiques et même de l’expulsion. Les peines frappaient aussi bien les employés subalternes que les patrons responsables et s’étendaient d’une manière générale à tous ceux qui, consciemment ou inconsciemment, avaient participé à l'opération frauduleuse.

Les recours en grâce d’un certain nombre d’inculpés Jettent un jour lamentable sur la situation de la classe commer-

4 Maison Preiswerk & Zimmerlin, et maison Klenck & Cie. Arch. Bâle, Kont. Syst., P 2, septembre 1807. 2 Arch. Bâle, Kont. Syst., P 1, janvier 1808.