Le système continental et la Suisse 1803-1813
— 317 —
bernois de la France et de la principauté, ne se prêtaient pas à la contrebande aussi facilement que les vallées boisées du Jura; effectivement les symptômes de fraude n’y apparurent que dans les premières années de la Médiation.
On a vu qu’en 1804, la légation française avait signalé des incidents suspects sur les rives du lac de Bienne. Le gouvernement bernois chargea ses lieutenants à Nidau, Büren et Erlach de procéder à une enquête à ce sujet; il en ressortit clairement que le trafic illégal était pratiqué surtout par des ressorüssants français établis dans le canton !.
Dans le canton de Fribourg, on ne découvrit de marchandises prohibées qu’à Morat. De ce côté, les mesures décrétées par la Diète en juillet 1806 suffirent et à partir de ce moment, on ne relève plus dans cette contrée aucun fait de nature à provoquer de nouvelles réclamations de la France.
C’est plutôt la frontière vaudoise du Jura qui attirait à ce moment l’attention des gouvernements. De 1803 à 1806 déjà, le chef des douanes impériales à Genève avait dénoncé l’introduction clandestine de tissus anglais dans le département du Léman ; il signalait principalement Coppet comme point dangereux où, à deux kilomètres de la frontière, s’organisaient les bandes armées et les convois de marchandises ?. Subitement, en 1808, c’est dans cette région que la fraude parut se concentrer.
Au début de l’année, les indices d’une forte recrudescence de contrebande avaient inspiré au gouvernement vaudois les plus vives inquiétudes. Au mois de janvier, le Petit Conseil prenait à l’égard du commerce en produits manufacturés de coton, des mesures qui suscitèrent de la part des cantons industriels suisses allemands de violentes protestations $.
Plusieurs lettres pressantes du préfet du Léman, Barante,
1 Arch. Berne, Man. des Kommerz., 11 mars 1804. Voir page 35. ? Arch. Genève, Contrebande, 469 4, 9 Brum. an X, 2 avril, 12 juin 1806. 3 Voir page 55.