Le système continental et la Suisse 1803-1813
particuliers donnèrent la main aux établissements patronnés par les gouvernements. On créait des ateliers de filature et de tissage; on organisait des distributions de soupes économiques; on réunissait de l'argent, des vivres, des instruments de travail que répartissaient ensuite les comités de bienfaisance.
Il importe de mentionner au moins les grandes lignes de l’œuvre humanitaire accomplie dans le pays. Le gouvernement vaudois s’était signalé par son intelligente activité ; en 1805, il créait une commission destinée à surveiller le service des prisons, des hôpitaux et de l’assistance ; en 1807, il fondait un vaste hôpital cantonal, en 1810, un asile d’aliénés et un asile d’incurables au Champ-de-PAir 1.
Fribourg donnait, à ses nombreuses institutions privées, une organisation centrale et plus rationnelle. Berne, imité par Lucerne, se distingua par ses lois sévères contre la mendicité; son ordonnance de police promulguée en 1808, punissait le vagabondage de peines qui allaient jusqu’à la flétrissure et l'expulsion. A Zurich, on fonda en 1805 une caisse d'épargne et en 1809, un asile des aveugles qui fut longtemps, en Suisse, le seul de son espèce. A Bâle, l’école de Klingenthal instruisait et occupait plusieurs centaines d’indigents?. Dans le canton d’Uri, le banneret Emmanuel Jauch et le pasteur de Vaya fondaient dès 1803 une société d’assistance publique ; à Schwyz, on fit de même en 1807.
Dans les Rhodes-Extérieures d’Appenzell, Hérisau et Trogen avaient été au dix-huitième siècle les seules communes qui eussent profité des années prospères pour élever des écoles et des asiles; Hérisau possédait depuis 1768 un orphelinat. Sous la Médiation, ce mouvement s’étendit rapidement et de nombreux établissements naquirent. Teufen, Trogen, Speicher dépensèrent annuellement, pour leurs pau-
1 Oechsli, p. 722, 723. ? Oechsli, p. 701. 3 Gem. Schw. Nachr., 2, p. 150, 151.