Le système continental et la Suisse 1803-1813
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vres 4 à 7000 gulden, Hérisau, jusqu’à 19000 gulden. La petite commune d’Urnäsch entretint à elle seule quarante à quatre-vingts orphelins !.
A Glaris enfin, où de tous les cantons, la misère avait pris les dimensions Les plus désastreuses, on attendit jusqu’au dernier moment. Il n’existait dans le canton ni hôpital, ni orphelinat, ni société des pauvres. Le partage des biens communaux et quelques collectes faites en 1806 furent. insuffisants à enrayer le mal. Il fallut l’appel désespéré de Schuler pour provoquer quelques mesures ?. Un comité (composé du bailli Zopfi, à Schwanden, du landamman Heer, du caissier Zweifel, à Glaris, du conseiller Schindler, à Mollis) se mit à l’œuvre. Pour parer aux misères les plus pressantes, on préleva, quatre fois par an et proportionnellement à la fortune de chacun, une imposition dont la répartition fut rigoureusement surveillée. Puis un vaste plan de réformes fut élaboré; on projeta entre autres la création d’une grande colonie à l’usage des pauvres sur l'emplacement occupé autrefois par les marais de la Linth et rendu à l’agriculture par le génie d’Escher. Le comité proposait enfin la fondation d’un orphelinat et d’un pénitencier, l’institution de sociétés. d'assistance et recommandait une administration plus rationnelle des biens communaux. Si ces projets demeurèrent en bonne partie lettre morte, tout ne fut cependant pas perdu dans ce programme de réformes.
Pendant la Médiation ce besoin de solidarité trouve son expression dans un autre fait encore, le rapprochement des groupes commerciaux suisses, que de trop fréquentes rivali-
1 Gem. Schw. Nachr., 1, p. 98.
? La brochure de Schuler sur la misère des Glaronnais suscita dans le pays une grande émotion. Le correspondant de l’A{/g. Ztq., dans un entrefilet du mois de juillet 1813, la déclara exagérée. Un député s’étant exprimé dans le même sens à la Diète, une vive discussion s’ensuivit. — Un nouvel appel, adressé en 1814 par le gouvernement glaronnais à ses confédérés, vint lever tous les doutes à cet égard.
Tillier, I, p. 324. 3 Voir à ce propos la brochure de Schuler et Oechsli, p. 674.