Le système continental et la Suisse 1803-1813
En
cours du Landamman Rüttimann, à l’ouverture de la Diète en Juin 1808, dépassait en flatteries à l’adresse du Médiateur tous ceux de ses prédécesseurs. Au cours des délibérations, l’avoyer de Zoug, le jeune et énergique Sidler, fit remarquer que, depuis la promulgation du blocus continental, les établissements-frontière étaient devenus superflus et demandait leur suppression; mais dans l’état d'esprit de l'Assemblée, son opinion ne rencontra aucun appui et on laissa le système douanier au statu quo.
Tant de calme paraissait à peine croyable. Quelques-uns même s’en inquiétaient. « La modération avec laquelle on a procédé dans l’affaire des régiments suisses ? est inattendue et presque incompréhensible, écrivait le vieux David de Wyss. Cache-t-elle un plan secret? Sommes-nous réellement oubliés un moment... Je crains que l’énigme ne se résolve bientôt pour nous d’une manière peu réjouissante 5. »
L'année 1808 s’écoula sans complication extérieure, mais elle amena à l’intérieur un désagréable incident commercial.
dent que la paix maritime pour se livrer à toutes leurs industries... La Suisse sent tous les jours davantage les bienfaits de l’Acte de Médiation. » Corresp. Exposé de la situation de l’Empire, 1808; — /d. Discours au Corps législatif.
1 La marche des établissements-frontière dont les cantons rendaient annuellement un compte exact au Landamman, ne présenta, pendant ces années, aucun fait caractéristique, L'importance de ces stations et le nombre de leurs employés étaient assez variables, variables aussi leurs recettes et leurs dépenses suivant l’étendue du trafic aux différents points de la frontière. On avait convenu que pour égaliser les frais, on couvrirait le déficit de certains cantons par l’excédent éventuel des recettes des autres. Ce Système fut appliqué, mais ne fonctionna pas sans difficulté. A plusieurs reprises, on eut à soumettre à la Diète les réclamations de cantons qui se prétendaient lésés.
Repertorium, $ 116, II. — /4., Appendice 9, le tableau de ces dépenses et recettes de 1806 à 1810.
? Le recrutement des régiments suisses fut de la part de la France un sujet de tracasseries continuelles. Cette fois-ci, l'Empereur se plaignait de ce qu’on eût mêlé aux éléments suisses d’autres éléments étrangers de qualité moindre.
Oechsli, p. 526 ss.
3 Lettre de Wyss à son ami Gruber de Berne. Wyss I, p. 522.