Le système continental et la Suisse 1803-1813
Evénements de 1809.
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Vaud une méfiance qui eut encore l’occasion de se manifester.
Le temps de calme dont Jouissait l’Europe pendant linsurrection d’Espagne ne devait pas être de longue durée. Dès le début de 1809 la guerre contre l’Autriche ramenait Napoléon vers l’est avec une rapidité foudroyante.
Nous laisserons de côté la violation du territoire suisse par les troupes françaises à Bâle, la mission du Bourgmestre Reinhard auprès de l'Empereur et les audiences agitées accordées après la bataille d’Eckmühl à l’homme d’Etat Zuricois dans la ville bombardée de Ratisbonne !. Il convient simplement de constater que malgré les déclarations de Napoléon, ces incidents avaient donné à tous l'impression nette à quel point la France se souciait peu de la neutralité suisse.
On peut de même passer rapidement sur les conséquences économiques de cette campagne de 1809, vivement ressentie par le commerce et l’industrie. L’insurrection du Tyrol et du Vorarlberg avait tout d’abord singulièrement gèné les rapports avec ces provinces autrichiennes dont les intérêts étaient si intimément liés à ceux de la zone saint-galloise.
Indépendamment de ce premier contre-coup dans le voisinage immédiat de la Confédération, la guerre se répercutait sur le commerce suisse dans des régions plus lointaines. Les convois de marchandises surpris par les opérations militaires restaient immobiles. L’occupation de Vienne et de Trieste, deux places où les Suisses avaient des intérêts considérables, entraînait un séquestre rigoureux et général imposé par les généraux français. Les autorités des deux villes faisaient aussi retomber sur la propriété étrangère une
‘ Dans le courant de laudience, sautant brusquement, dans sa manière accoutumée, d’un sujet à un autre, l’empereur fit tout à coup à Reinhard la déclaration suivante pour le moins étrange: « On me dit que vos paysans sont trop riches.» — « Votre Majesté se trompe, répondit Reinhard, ils souffrent au contraire très fortement des entraves apportées à l’industrie et de la diminution qui en résulte pour eux du débit de leurs produits. » « Ouï, il me semble bien en avoir entendu dire quelque chose, > répondit
l'Empereur ; puis il passa à un autre sujet. Muralt, p. 169.