Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma, str. 129
LA TERREUR 117
La Jeune Hôtesse, comédie en trois actes et en vers de Carbon Flins, imitation de la Locundiera de Goldoni, jouée, sur le même théâtre, un an avant, le 24 décembre 1791, et où elle remplissait le rôle de Caroline, La Jeune Hôtesse avait commencé sa réputation. Au dénouement, Fabrice refusant la main de Caroline qu’elle lui offre, la moralité de la pièce ressort du dialogue suivant qui l’a termine :
FABRICE.
Vous avez plus d'esprit qu'il n’en faut en ménage; Ce matin, pour répondre aux vœux de mon amour, Vous demandiez du temps, j'en demande à mon tour. Vous me disiez tantôt que vous étiez coquette;
Je vous épouserai quand vous serez parfaite,
CAROLINE, Seule.
J’ai tendu des filets, j'y suis prise moi-même:
En me moqnant d'un fou, je perds l'amant que j'aime L'amant me punit trop et je sens aujourd'hui, Que le cœur perd toujours en jouant avec lui.
La citoyenne Candeille exerçait alors une puissante attraction sur le public, captivé par le charme qui se dégageait de la femme et de l'artiste.
Pour ne pas être distancés parleurs rivaux dans ce genre sentimental, les comédiens du théâtre de la Nation donnérent, deux jours après Catherine, le 29 décembre, LaMatinée d’une jolie femme, par Vigée, pièce incolore, sans action, sans intérêt et dont le style fut qualifié : « Un jargon tout à fait aérien. »
—— À!
écartée de tous, pour monter à lui. Vergniaud s'était laissé aimer ; il avait enveloppé sa vie dans cet amour, et il y continuait ses rêves. Elle apparienait, hélas! au public; sa piété, le besoin de soutemr ses parents, l'avaient menée au théâtre, exposée aux caprices d’un monde si orageux... » (Michelet, Les Femmes de la Révolution.)
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