Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma, str. 142
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Proudhon, ce « Mané, Thécel, Pharès » redoutable, dont on faisait un si étrange abus : « La propriété c'est le vol », axiôme qui valut à son auteur une immense popularité.
Ces théories, ces utopies socialistes et communistes, dont nous trouvons les premières manifestations publiques, en 1793, dans la pièce de l’Ami des Lois, et dont le développement s’'accuse, en 1843, dans la presse et même au théâtre (1), aujourd'hui répandues à flots débordants dans les masses populaires, constituent le péril social le plus menas:ant de notre époque. C'est le problème redoutable de l'avenir. C'est la Révolution sociale avec ses premiers rugissements... Mais qu'apporte-t-elle dans ses flancs ?.…
Pour savoir comment l'Ami des Lois fut accueilli par la presse de l’époque, recourons à la Gazette nationule, le journal ofticiel (2). Dans un article paru le £ jinvier 1793, surlendemain de la première représentation, On trouve ce qui suit :
« L'un de nos auteurs dramaiti fues, le citoyen Laya, s'est constamment proposé, dans ses productions, ce but honorable : se reudre utile à tous. Le Danger de l'opinion, sa première production dramatique, attaquait ce préjugé cruel qui rendait commune à des parents vertueux l'infamie due à un seul coupable. Jean Culis monirait la barbarie et le danger de nos lois criminelles. — Le troisième ouvrage qu'il vient de donner, l’Ami des Lois, tend à éclairer le peuple sur ses vrais intérêts, à lui moutrer les maux et les
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(1) Parmi ces pièces d'actualité, La Propriété, c'est le vol! folie socialiste eu 3 actes et 7 tableaux par MM. Clairville et J. Cordier, eut un immense succès. Nous en donnons l’aualyse dans l'Appendice. r
(2) Le premier numéro du Moniteur parut le 24 novembre 1759, sous ce titre : Gazette nationale ou le Moniteur unicersel. Chaque numéro se veudait 6 sous. Dès le premier jour, la signature de ceux qui y écrivaient fut exigée.