Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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146 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

part notamment Gensonné, Léonard Bourdon, le rapporteur du comité de sûreté générale, Barbaroux et Kersaint, ce dernier dit en terminant :

— Je fais la motion expresse que sila Convention ne fait ouvrir les spectacles, elle ordonne que tout lieu de rassemblement soit fermé, et que les assassins du 2 septembre n'iront pas aiguiser leurs poignards ‘sur le bureau du président des Jacobins. (Nouveaux murmures.) L'Assemblée ferme la discussion.

La priorité est accordée à la proposition de Quinette. La Convention adopte cette proposition. »

Voilà donc le Conseil exécutif investi formellement d’un pouvoir absolu, à l’égard des représentations de Ami des Loïs.

Si nous consultons maintenant le registre des délibérations du Conseil exécutif provisoire, à la date du même jour 14 janvier, voici ce qu'il contient : « Le Conseil exécutif provisoire, en exécution du décret de la Convention nationale de ce jour, délibérantsur l'arrêté du Conseil général de la Commune de Paris du même jour, par lequel il est ordonné que les spectacles seront fermés aujourd’hui ;

« Considérant que les circonstances ne nécessitent point cette mesure extraordinaire ; — Arrête, que les spectacles continueront d’être ouverts ; enjoint, néanmoins, aux directeurs des différents théâtres, d'éviter la représentation des pièces qui, jusqu’à ce jour, ont occasionné quelques troubles et qui pourraient les renouveler dans le moment présent. — Charge le maire et la municipalité de Paris d'assurer l’exécu-

* tion du présent arrêté...

« Signé : GROUVELLE. »

De son côté le ministre de l’intérieur, Roland,