Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

LA TERREUR 140

écrivait, le même jour, la lettre suivante au commandant général de la garde nationale de Paris :

« J'ai l'honneur de vous adresser une proclamation du Conseil exécutif qui ordonne que les spectacles de Paris seront ouverts comme de coutume, sans égard à l’arrêté du Conseil général de la Commune, qui le défend.

« Je suis chargé en outre par le Conseil exécutif de vous transmettre ses ordres pour que vous veilliez à la sûreté et à la tranquillité de Paris, avec la plus grande vigilance et exactitude. »

La Gazette nationale, à laquelle nous empruntons ces divers documents, ajoute que le ministre de l'intérieur a écrit une lettre à peu près semblable au maire de Paris, lequel l’a transmise au procureur de la Commune, en le prévenant qu'il l'avait envoyée au département de la police, afin qu’il eût à prendre les mesures nécessaires pour l'exécution de l'arrêté du Conseil exécutif.

Le même jour le Conseil général prenait encore la. résolution suivante :

« Le Conseil général informé que les Comédiens-\ Français, au mépris de l’arrêté du Conseil général, qui suspendait la représentation de la pièce dite l'Ami des Lois, se proposent de la continuer;

« Considérant qn'il est de son devoir de maintenir le respect dû aux autorités. Considérant que la République serait incessamment livrée à l’anarchie, si les pouvoirs constitués ne se renfermaient pas dans les bornes que la Déclaration des droits leur à tracées ; :

« Considérant que la mesure qu’il avait prise était tellement indispensable qu’elle a réuni l'approbation des sections, qui lui ont réitéré l'expression de leurs craintes sur la continuation des représentations de cette pièce;