Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

LA TERREUR 145

dire que cela regarde la municipalité, qu’elle est responsable de la tranquillité de Paris. Ce n’est certes pas dans un jour où tous Les esprits sont agités par l'attente de votre jugement qu’il faut, en fermant les spectacles, augmenter cette agitation.

Je demande que la Convention autorise le Président à donner des ordres, en son nom, à la muncipalité de faire ouvrir les spectacles comme à l’ordinaire.

Garnier (de Saintes). — Je demande purement et simplement que le Président écrive à la municipalité et qu'on passe de suite à l’ordre du jour.

Hardy.— Il est d'autant plus important qne la Convention s'occupe de la police de Paris, qu’il existe un système de trouble et d’anarchie qui a sa source dans la municipalité elle-même... (On murmure.) Voici un fait qui va vous convaincre :

Le 5 de ce mois, jour où la municipalité vint nous faire son rapport sur l’état de Paris, plusieurs de ses membres dînèrent chez Venua; je me trouvai près d'eux. (Nouveaux murmures.) Les municipaux s’entretenaient de la manière dont ils feraient tomber la pièce de l’Ami des Lois.

Un d'eux dit à ses collègues : « Tu viendras dans mon cabinet; nous nous enfermerons et cela sera bientôt fait. »

On m’a assuré que le maire avait été censuré pour

avoir exécuté votre décret de samedi. — J’appuie la proposition de Buzot.

Thuriot. — Je m'élève contre la proposition de Buzot.

Quinette.— Vous avez rendu le 6 décembre un décret qui porte expressément que le Conseil exécutif est chargé de prendre toutes les mesures de sûreté pendant le procès de Louis XVI. Je demande l’ordre du jour motivé d’après ce décret.

Après une longue discussion à laquelle prennent

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