Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

LA TERREUR 18%

L'auteur voulut témoigner sa reconnaissance à Fleury et aux autres interprètes de sa pièce, en leur adressant les vers suivants :

Ah! pour vous et pour un auteur, Peut-il être un prix plus flatteur Que de voir, en sortant, la mère de famille Dire avec intérêt : « J'aime ces pièces-là; Et quand on jouera Paméla J'aurai soin d'y mener ma fille! » Ces mots valent tous les succès : Grâce à vous j'ai pu les entendre. Qu'il est doux de toucher une âme pure et tendre, Que d’un cœur maternel le suffrage a d’attraits! Mais de l’ensemble heureux du Théâtre-Français C’est ce que je devais attendre, Car avec vous, acteurs charmants, On n’a pas besoin sur la scène Du fracas des événements, Des antres, des cachots, des empoisonnements, Dont la Thalie énersumène Dérobe à sa sœur Melpomène L’effroyable parure et les noirs ornements.

En parlant de la Thalie énergumène et des noîrs ornements, l’auteur faisait évidemment allusion aux Victimes cloîtrées, ce drame violent, subi, non sans répugnance, et en cédant aux exigences du moment, par les artistes du Théâtre-Français.

Cependant, les bravos qui accueillirent Paméla excitèrent, à nouveau, les colères de la faction jacobine et de la Commune de Paris, qui, depuis les incidents de l'Ami des Lois, ne cherchaïent qu’une occasion: d’assouvir leur haine contre le théâtre de la Nation. Ils crièrent au scandale, en affirmant que cette comédie « tendait à faire regretter les privilèges de la noblesse ».

Le 29 août, la neuvième représentation était annoncée, mais, à 5 h. 1/2, au moment où on allait com-: