Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

PET EVE

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LME, CRE RSR TEMNT PRESS

190 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

en vogue les chapeaux à la Paméla, dont la réputatien a résisté aux années, et est parvenue jusqu’à nos jours.

Cependant, à un passage de la pièce, où Andrews, prêchantla tolérance religieuse, disait à Milord Bon-

fil:

Chacun prie à son gré, les amis, les parents Suivent sans disputer des cultes différents.

On vit un jacobin se lever en s’écriant :

« Vous répétez des vers qu’on a retranchés et qui sont défendus.… La pièce est contre-révolutionnaire. »

Puis le public ayant applaudi à outrance les deux vers suivants : |

Ah! les persécuteurs sont les seuls condamnables, Et les plus tolérants, sont les plus raisonnables.

Un patriote, en uniforme, Jullian de Carentau, se lève du balcon et s’écrie avec indignation :

« Pas de tolérance politique, c’est un crime! »

Fleury répond à l'interrupteur, le public redouble de bravos, et le patriote, en uniforme, est réduit au silence et même expulsé de la salle.

Pour bien apprésier la nature des idées et des maximes que proscrivait un régime qui Osait constamment proclamer la liberté, et la pratiquait si mal, citons le passage incriminé :

BONFIL.

Avec vous cependant il faut que je m'explique : Vous fûtes un des chefs du parti catholique,

Un des plus acharnés contre les protestants ;

Et votre fille ici, dès ses plus jeunes ans,

Bien loin de partager les préjugés d'un père, Parut toujours soumise aux lois de l'Angleterre,