Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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L'entrée des Comédiens-Françaisaux Madelonnettes fut saluée, chapeau bas, avec un long vivat, par les pensionnaires de cette prison ; ces représentants de la vieille société française, qui comptaient, parmi eux, des de Boulainvilliers, de la Tour du Pin, de Crosné, général Lanoue, firent bon accueil aux princes de la comédie et de la tragédie.

Mais, ce fut dans toute la presse, dite patriote, un débordement de joie insultante, à la nouvelle de cette incarcération.

« Trop longtemps, dit une de ces feuilles, la vengeance nationale est restée suspendue sur la tête des coupables. Ces messieurs, à force d’endosser le costume de Vendôme, de Bayard, ou l’habit brillant du Glorieux, et de chausser l’escarpin à talons rouges des petits marquis, se sont bêtement identifiés avec leurs rôles; et, comme ils avaient fort bien saisi les ridicules de cour, les honnêtes gens couraient en foule voir singer les airs pitoyables des bas-valets d’un roi, s’extasiaient à la vue d’un plumet, et se disaient, en pleurant de tendresse : « Vive le bon vieux temps! que n'existe-t-il encore! Oh! il reviendra! »

Et mes imbéciles de crier « Bravo! bravo! »

Un des organes du parti jacobin, la Feuille de Salut public, exulte littéralement, et s'exprime ainsi, dans son numéro du 4 septembre :

« Enterrement de Paméla, et arrestation des muscades et muscadins du ci-devant Vero.

« Notre prophétie d’hier vient de s’accomplir.

République Française, et l'on y voyait Hérault brûlant les .‘emblèrmes de la royauté. Ainsi, quelques heures après l’exé: eution di véritable Hérault, un comédien faisait son entrée sur—la $cèñe; grimé peut-être d’après le portrait d'Hérault de êt “par. Laneuville.

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