Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

LA TERREUR 208

Et ce fut grâce à une circonstance imprévue et providentielle, que nous aurons bientôt à faire connaître, qu’il dût de ne pas être exécuté.

Ainsi disparaissait la rivalité entre les deux Théâtres-Français, du faubourg Saint-Germain et de la rue Richelieu, au moyen de la fermeture de la Comédie-Française, après cent treize ans d'existence.

Par suite, Talma, Dugazon et Chénier se trouvèrent délivrés d’une concurrence redoutable, et le théâtre de la République demeura seul maître de la situation, seul, par conséquent, à exploiter le grand répertoire dramatique.

La troupe fonctionnait alors, organisée en société de compte à demi, avec l’un des directeurs, l’autre s'étant retiré.

Toutefois, les sentiments de suspicion, les mesures de délation et de persécution qui régnaient souverainement, n'épargnèrent pas le grand tragédien, luimème, compromis auprès du parti montagnard par certaines relations, principalement avec les Girondins et le général Dumouriez.

À son retour à Paris. après ses conquêtes de Belgique, Talma et sa femme avaient offert au général une fête dans leur jolie maison de la rue Chantereine, augmentée, pour la circonstance, d’un pavillon faisant suite aux appartements du rez-de-chaussée (1).

la tentative d’assassinat de Collot-d'Herbois par Admiral, le 21 mai 1794, que Mie Amaranthe, célèbre par sa beauté, depuis un an épouse de Sartines, fils de l’ancien Lieutenant de Police, condamnée sous l'accusation de complicité, périt sur l’échafaud, avec toute sa famille, à l’âge de vingt ans, le 18 juin 1794. .

(1) Cette maison, propriété de M Talma, fut, à la suite de la séparation opérée entre les deux époux, en 1796, achetée par Joséphine de Beauharnaïis, et devint l’habitation de Bonaparte après son mariage. C’est à lui que, plus tard, la rue Chantereine dut de.s'appeler rue de la Victoire. Ce changement de nom se produisit aussitôt après le retour d'Egypte de Bonaparte. <