Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

LA TERREUR 211

et soupçonné d’être bien près de conspirer contre les institutions républicaines, il se résume par le vers suivant :

Et n’a de citoyen, en un mot, que la carte.

Le courant de suspicion et de dénonciations à outrance qui régnait alors, se manifeste encore, d’une facon frappante, dans ce domestique, type si différent de ces vieux serviteurs de l’ancien répertoire, dont la fidélité et le dévouement formaient le caractère distinctif. Ce Dufour, représenté comme le modèle des bons citoyens, remplit un devoir civique, dans la donnée de la pièce, en dénonçant, outre son maître, les invités près de se mettre à table; aussi le juge de paix, venu pour apposer les scellés chez Modérantin, procède-t-il, séance tenante, à leur arrestation en masse.

Le domestique dénonciateur est naturellement investi, comme récompense, d’une mission de confiance, et constitué gardien des scellés.

Et mon repas?

demande, piteusement, Modérantin, qu'on emmène en prison.

— Nous allons le manger : allez vous mettre au pas!

répond, ironiquement, le digne serviteur Dufour. Un personnage, interprète de la pensée de l’auteur dans le cours de la pièce, pose en principe que :

Sans la sévérité on perd la République. Or, on sait ce qu’on entendait, à cette époque, par

sévérité. Les notes mises en tête de l'ouvrage, sur la nature, le caractère des personnages, sur leur te-

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