Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

LA TERREUR 221

cédemment indiqué, des représentations furent données sur vingt théâtres de Paris, pour et par le peuple, suivant les programmes formulés par l'autorité.

Par suite, à la séance de la Convention du 4 pluviôse an II, l'Assemblée mit à la disposition du ministre de l’intérieur une somme de 100,000 livres pour être distribuée aux spectacles de Paris, à titre d’indemnité des différentes représentations données pour et par le peuple. Dans ce décret d’attribution et de répartition, inséré à la Gazette nationale du 25 janvier 1794, on voit ficurer le théâtre National, ci-devant Français, pour 700 livres, et le théâtre de la République, rue de la Loi, pour 7,500 livres.

C’est ainsi, à l’aide des spectacles, des sensations et des enseignements qui s’en dégageaient, que la Convention s’efforçait de détruire toute idée royaliste dans l'esprit du peuple.

VI

Le théâtre de la République devait doublement bénéficier de la fermeture du théâtre de la Nation et de l’incarcération de ses comédiens, par la cessation de la concurrence que lui faisait cette scène rivale, d’abord, ensuite par une circonstance qui vint puissamment renforcer son personnel.

En effet, Larochelle, Vanhove, M" Petit-Vanhove et Joly furent tirés de la prison où ils avaient été jetés avec leurs camarades, au bout de cinq mois de captivité, et obtinrent leur liberté, sous la condition expresse d'entrer au théâtre de la République (1).

(1) L'entrée de ME Joly, à ce théâtre, se fit, le 25 nivôse an 11, par le rôle de Dorme de Tartufe, le même qui avait servi à ses débuts à la Comédie-Française.