Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

LA TERREUR 2e1

Mahomet, de Voltaire, subit la suppression de ces deux vers :

Exterminez, grand Dieu! de la terre où nous sommes, Quiconque avec plaisir répand le sang des hommes.

De la part des pourvoyeurs de léchafaud, cette suppression n’était que logique, et s'explique encore par le fait suivant : Lors d’une représentation de Caius Gracchus, à ce passage :

ss le + + + - + . Malheur à l’homicidel

Le sang retombera sur sa tête perfide;

Des lois et non du sang! ne souillez pas vos mains, Romains, oseriez-vous égorger des Romains!

Alors que l’acteur prononcçait cet hémistiche fa meux :

Des lois et non du sang!

le conventionnel Albitte, député normand, s’écria, de sa place, d’une voix menaçante : « A baslesmaximes contre-révolutionnaires! c’est le vers d’un ennemi de la liberté! Du sang et non.des lois! » puis, d’un geste menaçant, il lança sa médaille de représentant sur la scène et sortit en proférant des menaces.

Un décret, du 12 germinal an II (1* avril 1794), avait institué la commission de l'instruction publique, chargée de la surveillance des spectacles et fêtes publiques. Par suite, le Comité de salut public de la Convention nationale rendait, à la date du 2 floréal suivant, un arrêté contenant, notamment, les dispositions suivantes :

« Art. 1%, La commission de l'instruction publique est exclusivement chargée, en vertu de la loi du 12 germinal, de tout ce qui concerne la régénération de l’art dramatique et la police morale des spectacles, qui fait partie de l'éducation publique.

es TS ei

a ee caen nn MU dt on Sd