Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

LA TERREUR 247

« gens-là sont contre-révolutionnaires ; tu les mettras « en jugement le 13 messidor.

À l'égard des autres, il y en a quelques-uns « parmi eux quine méritent que la déportation; au «, surplus, nous verrons ce qu’il en faudra faire, après « que ceux-ci auront été jugés.

« Cozror p'HERBoIs. »

Un grand G, à l'encre, suivant certains noms, sionifiait : guillotinés. Le D. voulait dire déportés.

Ceux désignés ainsi pour l’'échafaud auraient été, d'après MM. Porel et Monval, dans leur ouvrage sur l’'Odéon : Dazincourt, Fleury, Louise et Émilie Contat, Raucourt et Lange: ; toutefois, il y à erreur en ce qui concerne Fleury et M'° Lange, mis en liberté, le premier, dès le 28 avril, et la seconde, le 20 mai.

Mais il existait alors, comme employé, en qualité de commis-copiste, dans les bureaux du Comité de salut public, c’est-à-dire au quartier général de la Terreur, un jeune homme nommé Charles Labussière (1).

(4) Charles-Hippolyte Labussière, né à Paris en 1768, était fils d'un ancien officier de marine, chevalier de Saint-Louis. Il entra, comme cadet, dans le régiment de Savoie-Carignan, et y demeura peu de temps. A Paris, il joua la comédie, non point comme acteur de profession, comme on l’a dit par erreur, mais bien sur des théâtres de société, puis il parvint à se faire agréer dans les bureaux du Comité de salut public.

“Dans son roman de Puy y-Joli, M. Claretie lui à fait jouer un rôle important.

Il a aussi été choisi, par M. Viciorien Sardou, comme le héros de son drame, Thermidor, représenté, avec un immense succès, le 23 janvier 1891, à la Comédie- Française, et frappé d’interdit à la deuxième représentation, interdit qui fut l’objet d'une polémique ardente dans toute la presse et de discussions animées à la Chambre des députés.

Le personnage de Labussière était interprété, av ec son rare talent, par Coquelin aîné. C’est dans le 1* acte, qu’on trouve une peinture saisissante de Paris, à cette époque de la Jerreur. La scène IV, entre Labussière et Martial, soldat de la Répu-